samedi 20 septembre 2014

Kill Bill ! . . . Ou du moins, essaie, quoi !!

Je ne sais pas si vous vous souvenez, têtes-en-l’air que vous êtes, mais nous sommes quatre sœurs. Attention, à la fin de l’année, il y a un quizz, vous avez intérêt à avoir juste où je vous envoie Jo … 
Celle-ci étant vraiment la petite dernière, pendant des années, nous avons vécu à trois : J’avais quatre ans de moins que ma soeur aînée, Djiz et deux de plus que ma petite sœur, Coco … (Calcul mental, en plus !). 


Les vacances, à cette époque, restaient des périodes bénies. 
Nous vivions dans les années 80, tous les pédophiles n’étaient pas encore lâchés en pleine nature, nos parents avaient grandi dans les années 60 (flower, peace, love, briques et pavés dans la tête et certainement, quoiqu’ils en disent aujourd’hui, quelques substances étranges que je suis convaincue, Marcel Serdan donnait à Edith Piaf pour qu’elle voit la vie en rose, parce qu’à moi, on me l’a fait pas, c’est pas parce qu’on te prend dans des bras, que tu vois la vie en rose, à moins d'être sacrément défoncée ! 
Sinon, on se promènerait tous dans les rues, agglutinés les uns aux autres, comme des salières et poivrières imbriquées. Et je ne sais pas si vous avez vu ce qui arrive aux pauvres bougres qui tentent le panneau au-dessus de leur tête, en pleine rue « Free hugs » ? Bin, pas grand chose ! Fermez la parenthèse ! … Et les PINK FLOYDS … Naaaan, c’est pas trop mortel, ça, comme nom ??... Les flamands roses, whou … Pourquoi pas les Canaris Jaunes ou les Perruches Mauves… Y a pas du nom de débile pour un groupe exceptionnel, certes, mais à la limite de l'overdose ?... Et qu’est-ce qu’il chantait ? « Another brick in the wall ». Où on en revient à la brique dans ta face, donc, c’était bien une période de « ça plane pour moi » en rose avec des potentiels maçons en puissance ! Cette fois, je referme vraiment la parenthèse, parce que sinon, je vais partir sur l’ouvrier des Village People ou les autres scarabées à frange qui nous voyaient tous vivre dans un sous-marin jaune… etc. Aaaaaah, quelle belle époque ! ). 


BREF … Vous êtes toujours avec moi ? 
On reprend.

Lors de cette période relativement calme et encore confiante, mes sœurs et moi bénéficiions d’une certaine liberté. 
Nous avions la chance d’habiter un petit village, à côté de Manosque, dans les Alpes de Hautes Provence. 
Ce lieu était bordé d’une pinède, dans laquelle nous passions beaucoup de notre temps. 
Nos copains, exclusivement garçons, y avaient construit une cabane et nous nous y retrouvions souvent avec bonheur et simplicité. Nous, on ne se shootait qu’aux Raiders et Treets, nous ! 
Il nous arrivait aussi, mes soeurs et moi, d’avoir envie de profiter de ces 4 planches en bois dans un arbre, seules et peinardes, histoire d’y faire le ménage, d’arroser les plantes et de laver les rideaux … 
Ouhais, même moi, ça me fait rire en l’écrivant... 


Par un doux matin estival, nous voilà donc parties toutes les trois, à vagabonder entre les pins. Nous avançons, en parlant et en écartant les branches et nous nous rapprochons peu à peu du « désert de Gobi », que nous devons absolument traverser pour atteindre « la cabane ». Ce désert étant une clairière asséchée, où le soleil tape dur. 


Le chemin est étroit, nous procédons en file indienne.
Djiz, 14 ans, marche en tête. Alors, là, je viens de vous donner une indication sur nos âges respectifs. 
Alors que nous arrivions aux frontières du « désert », le choc : ce dernier n’est pas désert du tout ! 
Au milieu, un chien, debout, qui ronge un os ! Une espèce de clébard miteux, visiblement convaincu d’être le Maître des lieux ! 


Nous nous immobilisons tous les quatre … Nous, plus que lui, il faut admettre. 
Il nous fixe et soulève une babine. Un grognement guttural se fait entendre. Parfois, un simple avertissement suffit, mes soeurs et moi décampons en sens inverse à la vitesse de Buzz l’Eclair, vers l’infini et au-delà ! 


Nous nous arrêtons un peu plus loin, essoufflées, perturbées et perplexes. Nous devons absolument traverser cette zone pour aller, puis rentrer chez nous. 


Et c’est là que le courage de ma sœur aînée intervient : Celle-ci se reprend immédiatement. 
En tapant du poing de sa main droite dans la paume de sa main gauche, elle nous harangue : 
« Non, mais ça, c’est pas possible ! On est obligé de passer par là ! On est obligé de traverser Gobi ! A l’aller et au retour ! On va pas se laisser emmerder par un clebs ! D’où il vient, d’abord ?! On est chez nous ! C’est lui qui doit se barrer ! ». 
Admiratives, nous la regardons, des étoiles dans les yeux. 
« Et puis, d’abord, moi, je fais du judo, s’il m’emmerde, ce chien, je lui fais une prise de judo, je le cloue au sol et mieux, je lui mets un coup de pied dans les roustons, ça va le calmer ! ». 

INVICTUS ! Djiz Mandela ! … Enfin, dans notre cas, ce sera plutôt Mandeplula, mais ne brûlons pas les étapes … 


Nous voilà reparties, en file indienne à nouveau, Coco et moi, derrière la Grande Guerrière, la Patronne, la Déesse de la guerre, Diane chasseresse, qui avance d’un pas sûr et ferme, vers une clairière où elle allait régler son compte à ce cabot minable en moins de deux ! 


A quelques mètres de la zone de combat, toutefois, une stratégie se met en place, afin de déstabiliser l’adversaire ... 


Djiz se tourne vers nous et, d’un mouvement de la main, nous fait passer devant : 
« Passez devant … comme ça, il ne me verra qu’au dernier moment et je pourrai lui tomber dessus sans qu’il s’en aperçoive ! » 
La ruse du Sioux … Pas de problème ! Pleines de confiance que nous sommes en la toute puissance de la sœur aînée, il ne nous vient pas à l’esprit que ce Sioux aurait pu s’appeler Vole-avec-le-vent ou Court-plus-vite-que-leurs-ombres ! 


Nous voilà … enfin … ME voilà en tête de ce chemin, quand même, pas tout à fait rassurée sur la capacité du chien à se rendre compte que son véritable killeur était caché derrière nous… 
Et c’est bien ce qui se produisit …. 
A peine arrivées à l’orée du bois, le loup (oui, parce que, franchement, plus on avançait et plus ce chien devenait monstrueux) nous attend, presque surpris que nous n’ayons pas compris au premier coup de klaxon, quoi … 
Il nous regarde et émet un nouveau grognement sourd.

La scène suivante se passe, dans mes souvenirs, au ralenti … à l’exception, de la partie «Djiz», qui restera gravée en moi comme un remake de Benny Hill, avec le bonhomme qui part dans une course éperdue, poursuivi par une armée de personnes décidées à avoir sa peau. Alors… deux enfants, ça parait mince comme «armée de personnes», mais «décidées à avoir sa peau», croyez-moi … Pas passée loin, la bougresse … 

Dès le premier ronflement du canidé, Coco et moi nous tournons afin de laisser la place à Dark Vador et son sabre laser ou Ninja Kid et son coup de pied retourné ! 
Ah ça … pour du retourné … C’était du beau retourné !! 
Le seul souvenir clair que j’ai, avant la panique absolue et la fuite désespérée, ce sont les cheveux de ma soeur aînée, qu’elle avait très longs et bruns, flottant au vent dans son dos, et excessivement loin de nous, en sens inverse ! 


Alors, après, ma brave dame… Le flou, le trou noir, l’iceberg et le but ultime : fuir et sauver sa peau, avec le poids du barda sur le dos, en essayant de ne pas penser aux copains qui tombaient comme des mouches autour de nous ni au bruit des pales des hélicos survolant les collines de Saïgon… 


Je ne me souviens plus de l’excuse que ma sœur a du nous sortir, à ce moment-là. 
Après tout, elle était petite encore quand même et avait le droit, comme nous, d’être terrifiée. 
En étant l’aînée, elle ne pouvait décemment pas nous tenir un autre discours. Il fallait qu’elle nous protège. Nous attendions d’elle une solution ! Elle n'avait pas le choix ! 
Bon. On le sent bien, là, que j’essaie de lui trouver des excuses ? 

Ceci étant dit,  j’ai eu ma vengeance pour être passée si près d’un triple AVC… 
Cette histoire s’est passée, il y a 32 ans, j’ai du la raconter 256 381 fois et j’ai même réussi à la glisser dans une chanson commune et familiale, le jour de son mariage ! 

Enfin, je lui ai promis que lorsque nous serons vieilles, baveuses, presque séniles et sur notre lit de mort, je lui soufflerai à l’oreille : 
« Eh, Djiz … tu te souviens ?... Le chien ?... ».
Et si elle n’est pas tout à fait morte, elle me dira : 
« Mais c’est pas possible, ça ?! Jusqu’au bout, tu vas me la faire ???? ».
Et je lui répondrai, d’un ton compatissant et vicieux : 

« … oui …. ».





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mercredi 10 septembre 2014

Pas d'télé ?. . . pas d'télé !

J’ai trois sœurs. Je suis la seconde. 

Notre nom de famille commence par un P et bien que notre père ne soit absolument pas médecin (ni cuisinier, ni électricien, ni réparateur de WC, ni poseur de lits superposés ... papa, si tu me lis ... ), on nous a parfois surnommé les quatre filles du Docteur « P », en référence, nous le savons tous, je n'en doute pas, aux quatre filles du Docteur March, le roman de Louisa Alcott, sorti dans les années 1868/1870. 

On a nous également appelé quelque fois, les quatre fantastiques, mais allez savoir pourquoi, plus rarement … Mais le surnom dont on nous a le plus souvent affublé était les Dalton… Ce qui avait le don d’enchanter ma sœur aînée, vous le comprendrez aisément !

Le plus petit des Dalton, Jo, est réputé pour son caractère ombrageux et colérique et ma plus jeune sœur, en grandissant, colle bien souvent au personnage (j'en profite, elle est loin, elle peut pas me frapper... ).


Elle travaille dans la police et il faut, selon les cas, prendre des gants de soudeur pour aborder certains sujets qui pourraient la contrarier. Elle est loin d’être méchante ! Elle a plutôt tendance à être sanguine … 
Et bien qu'elle n’attaque pas toujours en premier, soyez sûr qu’elle répondra très vite à la moindre sollicitation, même involontaire… 

De plus, dotée d’un grand sens de la répartie, elle ne mâche pas ses mots qu’elle a fleuris et imagés. 

Aller sucer un ours, par exemple, doit être une épreuve extrêmement dangereuse, voire douloureuse, à laquelle bien peu d’humains en tous cas, doivent avoir envie de se frotter ! 

Lorsque le téléphone sonne chez mes parents, elle sait qu’une fois sur deux, nous allons avoir la chaaance de tomber sur le démarcheur qui veut nous faire gagner des canapés en cuir, des cuisines équipées, des voitures de luxe, des yachts à mettre dans le jardin, la Tour Eiffel, le  Taj mahal …etc… . 


C’est donc de façon naturellement méfiante que ce matin là, appelons-la Jo, décroche le téléphone qui sonne. 

A l’autre bout du fil, une voix d’homme : 
« - Mme "P" ? » 
Jo, voulant voir venir … 
« - Mouiii ?  
- Bonjour, ici Darty, Mme "P". Cet appel pour vous informer que nous serons chez vous, cet après-midi, comme convenu, pour la réparation de votre télé. » 

Rire bref de ma sœur et réponse immédiate : 

« Euuuuh, non, ch’crois pas, non. Il doit y avoir une erreur, notre télé marche très bien, merci. 
L’agent au bout du fil insiste : 
« Je suis désolé, vous êtes sur notre planning, nous serons chez vous, cet après-midi à partir de 14h. » 
La répartie fuse : « Mais va te faire téter les yeux, je te dis que notre télé marche, viens pas me gonfler ! ».
Et sur ces mots pleins de sagesse, elle raccroche. 

Ce qui n’était pas prévu, c’est qu’elle tombe sur un caractère équivalent au sien, un homologue masculin.

Quelques secondes, après, le téléphone retentit à nouveau et la voix est vraiment agacée : 
« Non, mais ho ! On raccroche pas au nez des gens comme ça !! ». 

Là … tous les ingrédients sont réunis pour faire prendre une belle mayonnaise, bien assaisonnée, voire avec un peu d’ail pour corser tout ça, un bel aïoli qui empuantit bien la gueule ! 

Jo réplique : 
« Maaaais de quoi ?? Mais va te faire un peu voir ailleurs si j’y suis ! »

Devenus amis, il était visiblement temps de passer au tutoiement. 

The dartyman ne démord pas, le bougre : 
«  Je te signale que j’ai TON nom sur ma liste ! C’est bien "P" que tu t’appelles, je rêve pas ??? -        
- Ah non, mais t’es comme mon père, toi, tu crois qu’on est les seuls "P" au monde ou quoi ? Je te dis que notre télé marche ! 
- Et moi, je te dis que tu as pris rdv !! Tu crois que j’ai que ça à foutre, un samedi matin, que de me bloquer des rdv bidons ? 
- Mais comme je m’en bats les steaks de ta life ! Si t’es pas capable de tenir un planning, c’est ton problème, t’es neuneu, t’es neuneu ! Qu’est-ce que tu veux que je te dise !! 
- CO-A ? Attention ! Je te signale que j’ai ton adresse, là !! Je vais venir te fumer la tête ! 
- SERIEUX, MAIS JE T’ATTENDS, VIENS QUE JE TE DEFOURAILLE GRAVE !!! 
- OUHAIS J’ARRIVE ! AU 30 RUE DES POMMIERS, TU VAS PRENDRE CHER ! » 

Et là, gros blanc … Plus calmement, ma sœur demande : 

« Heeuuu, t’as dit quoi, comme adresse ? » 
L’autre répète, un peu vénère encore, tout de même. 
Ma sœur rigole : « Bon, tu peux toujours venir mais moi, j’y serai pas ! … J’habite absolument pas au 30 rue des pommiers, tu t’es gouré d’adresse, garçon. » 
Le garçon en question, plus calme, s’étonne : 
- Nan, sérieusement ? T’habites pas au 30 rue des pommiers ? 
- Mais non, je te dis, ça fait deux plombes que je te répète que ma télé marche. On a eu affaire à Darty, il y a quelques semaines pour la cuisine. Tu as peut-être associé mon nom à la mauvaise adresse, tu t’es gouré, quoi … » 

Là, du coup, franche rigolade entre les deux garnements ! 

Le bonhomme embraye : 
« Nos conversation sont enregistrées, je vais faire écouter celle-là à mon chef, on va rigoler pendant trois semaines ! » 
Et de se quitter sur du : 
« Bon, alors, j’annule ? 
- Ah bin, clair ! Je sais pas pour qui elle était cette télé, mais en tous cas, pas pour la famille "P". 
- Ok, bon, alors à plus ! Bonne journée ! 
- Oui, toi aussi, ciao ! ». 
De vieux potos, quoi … ! 

Plus tard dans la matinée, ma sœur me raconte cette anecdote et nous en rions franchement. 

Nos parents doivent arriver l’après-midi, elle leur en parlera, je rentre donc chez moi. 
Puis, dans l’après-midi, je reçois un sms de Jo : 
« La télé … Darty … C’était pour la soeur aînée ! 30 rue des pommiers, c’est son adresse !... J’ose pas rappeler le gars… ». 


On en rigole encore.






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samedi 6 septembre 2014

Lâchez les fauves !

Il y a pire que la période de soldes dans les magasins de vêtements, pour une femme : la RENTREE SCOLAIRE !
J’adorais cette période, pourtant, lorsque j’étais lycéenne et semblais ne jamais devoir m’en lasser… Comme quoi, tout passe, tout lasse et tout fini par casser grave les ...ouilles !

Tout d’abord, cela implique une organisation méthodique, qui signifie une planification rigoureuse !

Pas question, cette année, de racheter un énième porte-vue rouge / 80 vues, alors que vous en avez acheté deux l’an dernier, exigés im-pé-ra-ti-ve-ment par le corps enseignant et qui sont restés à dormir bien au chaud, toute l’année, dans le placard familial !

Alors, on ressort tous les « ingrédients » achetés et non utilisés ou encore potables, au grand dam de nos chérubins, qui, visiblement sont persuadés d’avoir l’âne de Peau d’Ane dans le salon qui nous chierait des crottes en or massif tous les matins (enfin... en or ou pas, le premier qui me chie dans le salon, il va prendre cher), et on commence à « barrer » les éléments de la sacro-sainte liste …

Et là, vous vous rendez compte que rien n’a changé depuis le temps béni de votre propre scolarité : chaque professeur exige l’achat de la moitié du rayon papeterie d’une grande surface quelconque …
Pourtant, ces professeurs-là ne sont pas les mêmes que ceux que vous aviez, enfant !
Iles étaient ENFANTS, également ! Ils en ont bavé eux aussi, normalement, de porter, sur leurs frêles épaules, l’équivalent de la moitié d’un mammouth laineux ! Nous nous sommes tous penchés devant un quelconque médecin, en essayant, avec la souplesse d'un ventilateur sur pied et la foi de Bernadette Soubirou, de toucher nos orteils pour finalement entendre : « Il/elle a un début de scoliose… ».
« Mais allo, quoi !! » ?...
La théorie de la vengeance, vous croyez ?..

Bref…
Vous prenez votre courage à deux mains, quelques respirations qui feraient pâlir d’envie un apnéiste confirmé, une bonne suggestion mentale (« La violence ne résout rien, ne taper sur personne … ») et c’est le lâcher de fauves …

Dès l’entrée dans l’hypermarché, vous repérez rapidement les rayons qui se sont transformés en rayons scolaires et vous foncez … Pas de temps à perdre. Accélération, contre-dérapage, commence THE marathon : endurance et abnégation !

« Le Gnome, tu as bien la liste, hein ??
- Oui, man.
- Allez, on est dans les cahiers, dis-moi ce dont tu as besoin.
- Alors … en anglais : un grand cahier, 200 pages, carreaux seyes, à spirale … »
« 200 pages ?? T’es sûr ?? »
Cherche, cherche, cherche … ‘a pas trouvé !
« Bon, j’en ai trouvé un de 196 pages, ça le fera bien ! Mais pourquoi … POURQUOI ont-ils créés des cahiers à 196 ou 48 pages ?? Qu’est-ce qu’il s’est passé, bordel ?? L’imprimeur, à 48 pages, il a eu un infarct et personne n’était formé à le remplacer sur la machine à imprimer ??… Bref, carreaux comment, tu m’as dit ? 
- Seyes !
- Say yes ??? … Remarque, si c’est pour l’anglais, c’est peut-être normal…
- NON ! SE-YES !
- Ma Kezako seyes ????
- J’en sais rien, moi, elle a marqué Seyes ! »
La purée de ses os maudits !
Cherche, cherche, cherche… trouve un gentil monsieur qui me dit que ce sont les « gros carreaux ».
Grommelle qu’ils peuvent pas le dire, non, que ce sont les gros carreaux ou lieu de marquer « C Yes », ils disent bien « petits carreaux », si c’est pas du snobisme, ça … etc …
A moins que le nom scientifique soit « carreaux Séno » … Je sors … =>

Enfin, la victoire et le retour triomphant au chariot, tel un athlète participant aux JO scolaires… ou un crétin avec une clé, à Fort Boyard :
« J’ai ! J’ai !... »
Là, la douche froide :
« Man, ils ont dit « à spirale »…
- Mais y a PAS « à spirale » !!! C’est soit relié, soit à petits carreaux !!!! Mais à spirale, carreaux séyes et 200 pages, ça n’existe pas !
- … Faudrait voir à Charlemagne …
- Mais même pas en rêve, quoi ! J’ai que ça à faire, peut-être ? Douze magasins pour trouver UN cahier !! Bon… Ensuite ?
- Arts plastiques : de l’encre de Chine mais en tube, pas en flacon ! »

… Je sens que ça va être long …

Enfin, après plusieurs allers-retours dans les rayons, des découvertes enrichissantes (« des feuilles de dessins de couleurs MI-VIVES ???... Pourquoi ?? Y en a qui peuvent être MI-MORTES ??? »), une plongée rafraichissante dans certains problèmes mathématiques (« Dans un rayon d’1 mètre 50 de large, si 2 chariots de 60 centimètres de large chacun, sont immobilisées face à face, de combien de millimètres disposera le vôtre pour passer entre les deux … »), un épanouissement social non négligeable (« sept milliards d'humains sur terre … Et ch'uis sûre qu'y en a AU MOINS quatre milliards et demi à Carrefour aujourd'hui... Les cons... »)… enfin, la ligne d’arrivée :
LA CAISSE !

Pour plus de rapidité et mettant un mouchoir sur vos craintes quant à l’emploi des caissières, vous avez choisi la « scannette », qui vous a permis de scanner vos achats au fur et à mesure, espérant ainsi, gagner de précieuses minutes.
C’est sans compter l’informatique et la paranoïa de la grande surface : « Merci de donner votre scannette à une hôtesse pour une relecture ».
L’hôtesse est bien évidemment seule et submergée par quatre autres couples aux chariots pleins, qu’il faut vérifier !

Avec un soupir résigné, vous décidez d’entrer en méditation et de prendre votre mal en patience. C’est là que vos enfants vous achèvent :

« Ouhais … Man, l’an prochain, si ça t’ennuie pas, tu iras seule, hein … Non, parce qu’en fait, c’est le travail des parents, ça … Nous, ça nous bouffe la matinée, quoi ! ».


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